Page:Urfé - L’Astrée, Seconde partie, 1630.djvu/7

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L’AUTHEUR AU BERGER CELADON


C’est une estrange humeur que la tienne, Celadon, de te cacher avec tant de peine et d’opinatreté à ta bergère, et de désirer avec tant de passion que toute l’Europe sçache où tu es, et ce que tu fais. Il vaudroit bien mieux, ce me semble, mon berger, que ta seule Astrée le sceust, et que le reste de l’univers l’ignorast, car j’ay tousjours ouy dire que les sacrifices d’amour se font en secret et avec silence. Tu m’opposes des raisons qui pourroient estre recevables en un autre siecle, mais certes, en celuy où nous sommes,