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Page:Urfé - L’Astrée, Seconde partie, 1630.djvu/735

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à autre.

Cette nouvelle ayant couru quatre ou cinq jours, Adamas et Leonide revindrent avec tout ce qui estoit necessaire vers Celadon, qui cependant avoit eu le loisir de dire adieu à Lignon, et prendre congé de ces bois, de son antre, et sur tout du temple de la déesse Astrée. Et lors qu’il fut revestu en nymphe (c’est ainsi qu’en ceste contrée s’habilloient les filles des druides quand elles revenoient de leurs antres) et qu’il fust prest à partir, ils l’un ni d’advis qu’il faloit attendre le soir, afin que personne ne le vist arriver seul, et cependant Adamas l’instruisoit de ce qu’il avoit respondre à ceux qui s’enquestoient de la façon de vivre des filles druides, de leurs ceremonies, de leur sacrifice, et de leurs escoles et science. – Mais en fin, luy disoit-il, le meilleur sera, ce me semble, d’en parler le moins qu’il vous sera possible et principalement devant ceux qui sçauront quelque chose, car pour les autres il n’importera, d’autant que facilement ils croiront ce que vous leur en direz.

Or le jour estant presque finy, ils sortirent de ce lieu à l’entrée duquel Celadon avoit gravé des vers de la pointe d’un poinçon sur le rocher avec beaucoup de peine et de temps, les ayant com­mencez dés le jour qu’il résolut d’en sortir, pour memoire eternelle du sejour qu’il y avoit fait : ils estoient tels.


Madrigal


Dans les tristes recoings de ceste