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Page:Urfé - L’Astrée, Seconde partie, 1630.djvu/786

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d’en descouvrir la verité, et m’enquerant en quel lieu estoit Polemas ce jour-là, je sceus au commencement qu’il n’estoit point à Marcilly. Et depuis, recherchant la verité de plus prés, je descouvris qu’il estoit party de Feurs, n’ayant qu’un homme en sa compagnie que personne ne cognoissoit, auquel il faisoit des caresses extraordinaires. Et en fin j’ay sceu de plu­sieurs que ceux qui recherchoient Celadon, le long de Lignon, trouverent Polemas tout seul, qui se promenoit au mesme lieu où vous trouvastes le berger. – Vrayement, dit Galathée, ce que vous me racontez me met bien en peine, et s’il est vray, il ne faut point douter que j’ay eu tort de traicter Leonide comme, j’ay fait, car j’ay pensé jusques icy que c’estoit une pure menterie. – Madame, respondit Silvie, je vous asseureray bien que c’est la verité que Polemas fut long temps sur le lieu, et que depuis on l’y a veu plusieurs jours suivans, sans compagnie. Jugez ce qu’il y pouvoit attendre ! – II faut advouer, dit Galathée, que veritablement Polemas est meschant, et que si j’en puis des­couvrir la verité, je l’en feray bien repentir ; cependant je veux que vous disposiez Leonide à revenir, et que vous l’asseuriez que je l’aymeray, pourveu qu’elle vive, et avec moy, et avec vous, comme elle doit.

D’autre costé Leonide, aussi tost que sa compagne fut partie, retourna vers Adamas et