Page:Urfé - L’Astrée, Seconde partie, 1630.djvu/789

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LE
UNZIESME LIVRE
DE LA SECONDE
Partie d’Astrée.


Douze ou quinze jours s’estoyent passez depuis qu’Alexis avoit laissé sa triste demeure, et desja la plus part des voisins avoit visité Adamas, quand on l’advertit que quelques bergers desiroient de parler à luy, et qu’entre les autres, il y en avoit un nommé Lycidas. A ce nom de Lycidas, Alexis tressaillit de sorte, qu’Adamas s’en prit garde, et de peur que Paris n’en fist de mesme, il luy commanda d’aller sçavoir qui c’estoit : il prit de bon cœur ceste commission, pour l’amitié qu’il portoit à Diane. Cependant Adamas, s’approchant d’Alexis : J’ay peur, luy dit-il, ma fille, que la haine que vous portez à ce frère, ne decouvre ce que nous voulons tenir si caché. — II m’a esté impossible respondit-