Page:Urfé - L’Astrée, Seconde partie, 1630.djvu/790

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elle, de ne me laisser surprendre à ceste nouvelle si peu attendue. Et si vous le trouviez à propos, je me retirerais dans ceste chambre voisine jusques à ce que ces bergers s’en fussent retournez, afin d’eviter le danger qu’il y a que je ne me découvre. – Il ne le faut pas faire, dit Adamas, car sans doute, ils viennent icy en partie pour vous voir, et ne faut penser qu’ils n’en ayent demandé des nouvelles à Paris, aussi tost qu’ils l’ont veu ; outre que nous le mettrions luy-mesme en une grande doute.

Alexis ne repliqua rien, parce qu’elle ouyt parler Lycidas an bas de l’escalier, et peu apres toute la trouppe entra dans la sale, où le druide les receut avec des demonstrations d’amitié extraordinaires. Ceux qui estoient les plus apparents, c’estoient Diamis, oncle de Diane, Phocion, oncle d’Astrée, Lycidas, Sil-vandre, Corilas, Amidor, et bien que Tircis ny Hylas ne fussent point de ceste contrée, si ne laisserent-ils d’assister ces bergers en ce devoir, tant à cause de l’amitié qu’ils luy portoient, que pour avoir desja sejourné trois pu quatre mois en leur hameau.

Phocion, au nom de tous les autres, asseura le druide de leur bonne volonté, et du desir qu’ils avoient de luy faire service, et puis luy dit que deux occasions particulierement les conduisoient vers luy : l’une pour se resjouyr du contentement qu’il avoit de revoir