Page:Urfé - L’Astrée, Seconde partie, 1630.djvu/793

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rendre grace, ils souloient faire un sacrifice parti­culier, où le grand druide assistoit, pour peu qu’il les voulust favoriser. Et, d’autant qu’Adamas aymoit infiniment ceux-cy, outre le dessein qu’il avoit pour Alexis, du contentement duquel il pensoit que le sien dependist, ainsi qu’il avoit sceu par l’oracle, il leur promit d’y aller quand le vacie le viendroit advertir. Les bergers le remercierent avec les plus honnestes paroles qui leur furent possibles. – Encores, dit-il en sousriant, que j’aye quelque occasion de me douloir des bergeres de vostre hameau, que je puis dire estre les seules qui ne me sont point venu visiter, et se resjouyr avec moy, depuis l’heureux retour de ma fille, si ne veux-je pour cela laisser de donner cognoissance qu’il n’y en a point en toute la contrée que j’estime plus qu’elles. Paris qui vouloit excuser sa maistresse avec les autres : Mon pere, respondit-il, ne leur en sçachez point mauvais gré, car je vous asseure que je les ay veues s’en accuser elles-mesmes, et faire resolution de venir voir ma sœur. Mais la maladie d’Astrée, qui n’est point assez grande pour la retenir au lict, ny assez petite pour luy permettre de venir si loing, les en a empeschées parce qu’elles ne vouloient point y venir sans elle. – Si cela est vray, respondit Adamas, je reçois ceste excuse ; mais s’il n’est pas, je suis un peu en colere. Phocion prenant la parole : II est vray, adjousta-t’il, que ma niepce depuis