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Page:Urfé - L’Astrée, Seconde partie, 1630.djvu/799

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Paris luy dressa ce vain tombeau, j’appris qu’Astrée l’avoit infiniment aymé, et qu’elle ne s’estoit peu empescher de le declarer un peu avant que nous y fussions arrivez. – Je le sceus aussi par Tircis, respondit Lycidas. Et pleust à Dieu, con-tinua-t’il avec un grand souspir, que cela n’eut point esté ! je jurerais presque que mon frere seroit encores en vie. – Et com­ment, dit Leonide, l’accusez-vous de sa mort, puis qu’elle n’en pouvoit mais, estant elle-mesme en un extreme danger, à ce que j’ay ouy dire ? Lycidas respondit froidement : L’histoire seroit trop longue et trop ennuyeuse pour la raconter maintenant ; tant y a que si elle souffre du mal pour Calidon qui ne l’ayme point, je croy qu’Amour l’ordonne ainsi pour venger la perte de Celadon qui l’adoroit, et dont elle est coulpable. – Et’y a-t’il long­temps, dit la nymphe, que cette belle fille est perdue ? – II y a, respondit Lycidas, douze où quinze nuits. – Ce fut donc, ajouta la nymphe, peu de temps après qu’elle receut nostre juge­ment ? – Dix ou’douze nuicts apres, dit le berger, et vous asseure que tous ceux qui l’avoient connue, l’ont regrettée. – Quant à moy, dit la nymphe, je n’en ai rien sceu qu’à cette heure, et je vous jure que je ressens sa perte. Mais dites-moy, Lycidas, comment est-elle advenue ?

Suitte de l’histoire de Celidée

Je pensois, madame, respondit Lycidas, que vous eussiez sceu sa