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Page:Urfé - L’Astrée, Seconde partie, 1630.djvu/800

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pitoyable histoire, parce que c’a esté un accident si estrange que chacun le racontoit pour une grande merveille. Mais puis que cela n’est pas, et que vous desirez de l’entendre, il faut que vous sçachiez, grande nymphe, que le pauvre Calidon ayant esté con­damné par vous, en receut le desplaisir que vous pouvez penser et apres avoir long temps pleint sa fortune, en fin la raison luy remettant devant les yeux, ce qu’il devoit à Thamire, le dedain de Celidée, et le serment qu’il avoit fait d’obeir à ce que vous ordonneriez, il prit un bon conseil ; et s’essayant d’effacer cette passion de son ame, vesquit quelque temps avec un esprit un peu plus reposé.

Cependant Thamire ayant fait entendre son dessein à Cleontine, et elle aux autres parents, et mesme à la mere de Celidée, dans dix ou douze nuits, le tout fut de sorte avancé, qu’il ne faloit plus que coucher ensemble. Le soir estant venu que le mariage devoit estre consommé, on n’oyoit dedans la maison, que resjouyssance