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Page:Urfé - L’Astrée, Seconde partie, 1630.djvu/875

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c’en fust pour ce coup, Faramond repassa le Rhin, et fut contraint de s’arrester par la prudence et valeur d’Aetius, qui toutesfois sentit bien l’effort de ces guerriers, puis qu’encore que victorieux, il demeura de sorte debilite, que quand il fut passe en Espagne, il se trouva beaucoup plus foible que ceux qu’il alloit attaquer, parce que les Vandales fortifiez dans la Betique, sous la conduite de Genseric, s’estoient rendus fort puissans. Les Suéves et les Alains estoient rentrez dans la Meride, et s’y estoient logez, et les Goths depuis la mort de Walia, ayant perdu la bonne volonte qu’ils portoient à l’empire, et ne pouvant se contenir dans les limites de l’Aquitaine, s’estoient eslargis en Espagne, de sorte que ce que les Romains y tenoient estoit la moindre partie, qui contraignit ce grand capitaine, voyant les forces ennemies sur­passer de beaucoup les siennes, de les surmonter plustost par prudence que par l’effort des armes, faisant dessein de les rendre ennemies entre eux, et de temporiser, jusques à ce qu’il vid son advantage, et ne rien hazarder mal à propos.

Mais Honorius qui ayant desja veu comme Aetius avoit chassé les Bourguignons, et les Francs, s’estoit persuadé, qu’aussi tost qu’il auroit nouvelle de son arrivée en Espagne, il recevroit ensemble celle de la deffaite