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Page:Urfé - L’Astrée, Seconde partie, 1630.djvu/890

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de ce que Silvandre avoit dit de la belle Eudoxe, desireuse de sçavoir s’il avait ouy raconter ceste histoire, comme elle l’avoit apprise de la bouche mesme d’Ursace, ainsi qu’elle avoit commencé de dire à Leonide, lors que Adamas les avoit interrompues, elle dit assez bas à la nymphe, qu’elle fist en sorte que le berger s’acquittast de sa promesse, qu’aussi bien il estoit tard, et que le sage Adamas ne permettroit pas à ces vieux pasteurs de s’en aller, que le lendemain. Leonide qui desiroit de complaire à Alexis, en tout ce qui luy estoit possible, et qui de son costé estoit bien aise d’ouyr parier Silvandre, et d’apprendre ces particularitez d’Eudoxe, le somma de sa parole. Et parce qu’il s’excusoit sur le peu de jour qui leur restoit, Adamas luy respondit qu’il ne prist pas ceste excuse, parce qu’il ne permettoit que l’on se retirast si tard de chez luy, et qu’il vouloit jouyr de leur compagnie pour tout ce jour. Diamis, Phocion, et Tircis en firent quelque difficulté, mais Hylas fut celuy qui accepta le premier ceste semonce ; et se tournant vers Adamas, luy dit : Que quant à luy, il estoit d’advis que ceux qui s’en vouloient aller, s’en allassent, et qu’il fust permis de demeurer à ceux qui vouloient demeurer ; et que pour luy il luy promettoit que de bon cœur il luy tiendroit compagnie tant qu’ Alexis y seroit. Adamas sousrit des paroles