Aller au contenu

Page:Urfé - L’Astrée, Seconde partie, 1630.djvu/965

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ce sont veritablement des actions dignes de celuy qui doit estre aymé de moy. Mais puis que la fortune a secondé jusques icy vostre valeur, je vous deifends de la tenter si souvent à l’advenir que vous avez fait par le passé, et vous commande de vous conserver, non pas comme vostre, mais comme mien. Ayez donc soin de ce que je vous donne en garde et m’en venez rendre conte quand Ætius laissera I’armée, afin que, comme vous avez participé à ses peines et à ses dangers, vous ayez part aussi à I’honneur et à la bonne chere que I’ltalie luy fera, et que je vous prepare.

Durant le temps que j’estois demeuré en l’armée, j’avois fait amitié fort particuliere avec un jeune chevalier Romain nommé Olimbre : c’est celuy que vous voyez icy. Plusieurs bons offices faits et rendus l’un à l’autre, (comme en semblables lieux les occasions en sont ordinaires) en estreignirent de sorte les nœuds, que jamais depuis il n’y a rien eu qui nous ait peu separer. Ce chevalier, pour l’amitié qui estoit entre nous, fut depuis tant supporté d’Eudoxe qu’il fut senateur ; et vous qu’apres elle, il n’y a rien au monde qu’il cherisse plus que mon amitié, si ce n’est celle de Placidie.

Car il faut que vous sçachiez, Silvandre, que la bonne volonté qui estoit entre nous, ne nous a jamais peu permettre de nous separer depuis le commencement de notre cognoissance, si