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Page:Urfé - L’Astrée, Troisième partie, 1631.djvu/1006

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bien marrie, dict Galathée, se tournant vers la sage Cleontine, que je n’aye peu faire voir ce sacrifice au gentil Damon, afin que par mesme moyen il peust avoir la veue de ces belles bergeres. Mais si Adamas nous tient parole, nous les luy ferons veoir avec plus de commodité ; que si ce moyen nous defaut, je suis d’opinion que nous allions exprés en leurs hameaux, et que nous employons une journée en une si gracieuse occupation. – Madame, respondit Cleontine, puis qu’Adamas le vous a mandé, vous le devez tenir pour tres-asseuré, il viendra sans doute avant que de s’en retourner en sa maison, et il sera bien-aise que toutes ces belles filles accompagnent Alexis, lors qu’il la vous presentera. – Mais à propos, Alexis ? reprit Galathée, dy nous, Lerindas, est-elle avec autant de beauté que l’on nous a dit ? car je sçay que tu es personne de jugement, et que tu n’as pas failly de la bien considerer. – Madame, respondit-il, elle est veritablement belle, mais à mon gré, il y en a trois qui me plaisent bien d’avantage, et puis que vous me le demandez, j’ayme mieux le vous dire que si Leonide avoit cet avantage. Je suis d’avis, madame, que vous les changez aux nymphes que vous avez, si pour le moins vous voulez avoir les plus belles filles qui soient au monde. – Et comment ? respondit Galathée, tu les trouves plus belles nymphes ? – Plus belles, madame, respondit-il, que vos nymphes ? Mais dictes, je vous supplie,