Aller au contenu

Page:Urfé - L’Astrée, Troisième partie, 1631.djvu/1077

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

s’estre accommodé la teste comme si elle eust esté malade. O bien-heureux habit ! luy disoit-elle, en le posant sur la table, n’avez-vous pas esté bien offensé contre moy de vous avoir privé aujourd’huy du bon-heur que vous avez accoustumé d’avoir, et n’avez-vous pas bien regretté le change que vous faisiez ? Je vous en demande pardon, ô trop heureux habit ! et je m’asseure que vous me l’accorderez, puis qu’il est impossible que vous [ne] sçachiez aymer, ayant si longtemps embrassé ce beau corps qui, pour un moment qu’il a esté entre mes bras, m’a donné tant d’amour, que je ne sçay comme je puis vivre parmy tant de feux et de flammes qui me bruslent !

Et lors considerant qu’il parloit à une chose insensible, et qui jouyssoit d’un bon heur qui luy estoit inutile, pour ne le scavoir pas recognoistre, il ne se peut empescher de dire tels vers :