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Page:Urfé - L’Astrée, Troisième partie, 1631.djvu/374

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N’est-ce pas pour montrer que l’ambition, en vous, avoit plus de pouvoir que l’amour ? Et n’avouerez-vous pas que, puis que, comme vous dites, j’en faisois difficulté, l’amour estoit plus fort en moy que vostre ambition ? Car toutes les raisons que vous m’allegastes pour m’esloigner de vous n’estoient qu’en faveur de cette execrable ambition ; et si l’amour que vous dites que je portois à Clarinte avoit quelque force en moy, pourquoy fis-je tous les refus de la servir qui me furent possibles ? Et pourquoy, aussi tost que le pretexte, que vous aviez pris, d’Euric, fut perdu par sa mort, laissay-je cette Clarinte que vous me reprochez ? Quelle occasion en avois-je plus grande apres la mort d’Euric, si ce n’estoit celle, que j’ay veritablement alleguée, de ma seule affection ? Si Clarinte m’avoit plus mal-traitté que de coustume ; si elle avoit fait quelque nouvelle eslection, ou qu’il y eust eu quelque mauvais menage entr’elle et moy, il y auroit quelque sujet de soupçonner que ce fust pour cela que je fusse revenu vers vous. Mais puis qu’elle ne m’en avoit point donné de subject, que pouvez-vous penser,qui me l’ait fait quitter, que la seule affection que j’ai conservée inviolable pour vous ?

Mais, mon pere, peut-estre que vous me pourriez demander aussi pourquoy la belle Daphnide, qui m’avoit autrefois