Page:Urfé - L’Astrée, Troisième partie, 1631.djvu/860

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cette treiziesme condition à celles que nous avions desja accordées.

Et parce que toute cette troupe fit une grande risée et le bruict en vint jusques à Daphnide et Alcidon, qui parloient avec le sage Adamas, ils sortirent par curiosité hors de ce temple champestre ; aussi bien avoient-ils desja visité les raretez de ce lieu. Et parce que les bergers et bergeres continuoient de rire, s’addressant à Silvandre qu’ils voyoient le plus de tous en action, il leur respondit que Hylas et Stelle luy vouloient faire un tort et qu’il supporteroit moins aisément que le trespas. Et lors, leur raconta tout ce qui s’estoit passé, et mesme leur fit voir les conditions escrites et approuvées d’un costé et d’autre. Et d’autant continua-t’il, qu’en me mocquant de cette nouvelle façon de contracter amitié, je leur ay dit qu’il y falloit adjouster :

Que quand bon leur sembleroit, ils n’observeroient pas une de ces conditions ils veulent joindre cet article aux leurs, mais soubs le nom de Silvandre.

Le druide, Daphnide et Alcidon, ne pouvoient se garder de rire tant de voir ces gracieuses conditions, que de la colere de Silvandre, et de la honte qu’il avoit d’estre nommé en ce contrat d’importance. Et d’autant que plus il en faisoit de refus, Hylas et Stelle s’opiniastroient davantage de l’y mettre, Adamas prenant la parole : Mes enfans, leur dit-il, voulez-vous que j’ordonne sur vos differents ? – Quant à