Aller au contenu

Page:Uzanne - Contes pour les bibliophiles, 1895.djvu/195

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ne laisse pas de faire regretter très vivement aux délicats ces mélodies du xviiie siècle, mélancoliques ; naïves et simples, si séduisantes par le caractère, si pénétrantes de pensée et si gracieuses, bien que fluettes de style.

Il souriait, semblant m’écouter avec plaisir et même m'approuver. — Je continuai :

— Est-il rien de comparable aux Quintettes de Mozart, aux Gavottes de Hameau, aux Menuets de Boccherini et de Reicha, aux Symphonies de Haydn et de Beethoven, aux Préludes, aux Rondos, Duos, Quatuors, aux Concertos, aux Thèmes variés composés vers 1725, et plus tard par tant de charmants musiciens aujourd’hui ignorés pour la plupart ?

— Et les airs pour fifre ! et les douces romances ! et les motifs pour clavecin ! fit le Chevalier en se redressant subitement ; les motifs pour clavecin, Monsieur, que de verve amoureuse ! que de charmes alambiqués ! que de légèreté et en même temps que de nonchalance ! Hélas ! le piano rend mal toutes ces jolies choses, et je préférerais mille fois les voir