Page:Uzanne - Son altesse la femme.djvu/141

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ce fut cette folle enchanteresse et babillarde dont l’aimable désordre et les airs chiffonnés étoient le suprême du goût lorsque la fureur de la mode tyran- nisoit sa cervelle d’oiseau.

La Caillette, l’intraduisible mot !… Écoutez plu- tôt ce gazouillis de caille ou de cailleau dans les parloirs monastiques où la sœur tourière vient d’in- troduire un tendre Chevalier qui distille déjà à tra- vers la grille toutes les friandises amoureuses de la langue à l’oreille de sa maîtresse recluse ! Que de petites phrases câlines, affectées qui bruissent dans le silence, mollement attiédies comme en un confes- sionnal mystérieux. C’est le cailletage d’une caillette embéguinée.

D’autre part, voyez dans ce salon cette coquette renversée qui flûte son rire derrière l’éventail et qui répond aux espiègleries d’un petit prêtre rose comme Chérubin : Pour Dieu ! Vabbè, vous êtes (Tune folie qui ne ressemble k rien ! — prêtez attention aux qui- proquos de cette divine et vous conviendrez qu’elle sait comme personne mettre en relief de jolies baga- telles tout en les noyant dans des fadeurs où sont employées toutes les guimauves de l’Univers.

La Caillette, — tous les don Juan et aventuriers d’amour nous en ont parlé avec des soupirs attendris, des petits regrets étouffés, avec de& souvenirs encore tièdes et des expressions caressantes et musquées ; le maréchal duc de Richelieu, ce grand chasseur et