mangeur de Caillettes roses et dodues, Duclos dans ses Confessions du comte de ***, Casanova dans l’orgie de ses Mémoires à la cantharide, Crébillon le fils dans ses exquis dialogues d’alcôve, Marivaux dans ses comédies poudrées et à travers cette Vie de Marianne qu’on ne lit plus, Restif dans ses Contem- poraines et ses Nuits de Paris, le marquis de Carac- cioli dans ses babioles littéraires, La Morlière dans Angola, tous les féministes du xvme siècle, tous ceux qui ont aimé chiffonner de la prose galante et à luxurioser leur esprit ont compris et décrit les charmes mignons de la Caillette, de ce joli monstre produit des superficialités de l’époque.
Duclos cependant a écrit : « Une femme de ce caractère n’a ni principes, ni passions, ni idées. Elle ne pense point et croit sentir ; elle a l’esprit et le cœur également froids et stériles. Elle n’est occupée que de petits objets et ne parle que de lieux com- muns, qu’elle prend pour des traits neufs. Elle rappelle tout à elle ou à une minutie dont elle sera frappée. Elle aime à paroître distraite et se croit nécessaire, la tracasserie est son élément ; la parure, les décisions sur les modes et les ajustements sont son occupation. Elle coupera la conversation la plus importante pour dire que les taffetas de l’année sont effroyables, et d’un goût qui fait honte à la nation. Elle prend un amant comme une robe, parce que c’est l’usage. Elle est incommode dans les affaires et