ennuyeuse dans les plaisirs. La Caillette de qualité ne se distingue de la Caillette bourgeoise que par certains mots d’un meilleur usage et des objets diffé- rents ; la première vous parle d’un voyage de Marly et l’autre vous ennuie du détail d’un souper du Marais, Qu’il y a d’hommes qui sont caillettes ! »
Ce croquis à main levée de Fauteur d’Acajou et Zirphile est à la fois un peu superficiel et trop poussé au noir ; les historiens de la Femme au xviii0 siècle sont plus justes à l’égard de la caillette : « Ce qu’on pourroit, disent-ils, appeler l’âme du xvm6 siècle, la mobilité, la vivacité, tout ce mouve- ment de petites grâces, tout ce bruit de petits riens, c’est l’âme même de la caillette, La caillette repré- sente en elle le dédain du monde qui l’entoure pour le sérieux de la vie, le sourire dont il couvre tout, sa peur des choses graves, des devoirs pesants, sa manie d’être toujours à voltiger sur ce qu’il dit, ce qu’il fait, ce qu’il pense. Idées courtes, réflexions qui sautent, folies volantes, passe-temps légers, l’étourderie de la tête et du cœur, elle a le fond, tous les dehors, l’affection de l’inconsistance et de la légèreté évaporée. Elle reflète, elle affiche la nou- velle philosophie de son sexe, son horreur de toute pensée commune, grossière, bourgeoise, gothique, son détachement de tous les préjugés dans lesquels les siècles précédents avoient fait tenir le bonheur, les devoirs, la considération de la femme. Son idéal