Page:Uzanne - Son altesse la femme.djvu/17

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
ix
Préface

demande donc aucun brevet et ne compte pas entrer dans l’exposition technique des procédés que je me suis efforcé de faire naître et que je n’ai poussés, peut-être, qu’à mi-chemin du beau véritable.

Tout en apportant certains sentiments d’art dans la fabrication de mes livres, bien que me complaisant à les exécuter, parfois corps et âme, l’Écrivain y domine avant tout ; aussi, dans cette dualité de mon être, le décorateur n’est que le piètre valet de l’auteur.

Je déclare donc me réjouir grandement de cet à peu près. En voici la raison : — L’illustration n’est, en réalité, que la livrée d’un ouvrage. On s’égare dans le luxe du Home et on oublie d’interroger le maître ; on s’extasie sur la correction et la splendeur des parures, et on ne cherche point à reconnaître le caractère ou l’esprit de celui qui les porte ou les fait porter. Le texte n’est plus qu’un prétexte et cela est odieux, vil, misérable et indigne de satisfaire à la fierté d’un artiste. — Ici, il me conviendra d’être arrogant, de compter ironiquement mes fidèles, de connaître le petit nombre de ceux qui sont susceptibles de passer par-dessus les médiocrités d’un procédé d’illustration pour me témoigner de leur sympathie directe. — Moins nombreux seront ceux-ci, plus grands je les estimerai ; aux autres, joyeusement je crierai ; Aimez Son Altesse pour elle-même, ou passez au large !

Pour moi, je l’avouerai sans détour — dut-on