Page:Uzanne - Son altesse la femme.djvu/177

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septembre 1791 pour les représenter à l’Assemblée législative où il siégea à l’extrême gauche, mettaient en cet homme, à peine mûri par la vie, une confiance aveugle, qu’il mérita, sans faillir, on le peut dire, jusques à la fatale bascule.

« Hérault de Séchelles fut galant à l’extrême, de cette galanterie qui marqua la fin du xviiie siècle et qui fut si française dans sa légèreté et son inaltérable politesse. À peine âgé de vingt ans, il avait vécu dans l’entourage de la duchesse de Polignac, qui le présenta par la suite à la cour, parmi tant de jeunes femmes aimables qui n’aimaient guère soupirer en mineur et vis-à-vis desquelles il était de bon ton de découvrir ses feux, sans en promettre l’éternelle incandescence. Lauzun brillait alors à Versailles et ses prétendues amours avec la reine, amours clandestines qu’on se chuchotait à l’oreille, remettaient le caprice en vogue dans les cerveaux féminins. Ce fut là que Séchelles fit ses premières armes et qu’il papillonna en avocat du roi qui savait mieux que tout plaider la cause de ses désirs et faire acquitter ses audaces et ses larcins. Le jouvenceau montrait une mâle et fière beauté, une grande énergie dans le regard et en même temps une douceur caressante qui le fit surnommer un jour par une nymphe éprise de ses charmes le céleste Séchelles. Ambitieux et aventureux, il regardait la femme comme un divin délassement ou comme un