Page:Uzanne - Son altesse la femme.djvu/207

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la rondeur des cuisses. Vous ne sauriez imaginer les robes à la Flore, les tuniques à la Gérés, les jupes au lever de l’Aurore, les redingotes à la Galatée ; tous ces costumes archéologiques grecs et romains combinés par Nancy et Raimbaud. Il n’y avait rien fadeviner, mais cela laissait tant à espérer !

On avait alors une science des plis admirables où les anciens n’eussent rien trouvé à reprendre. Ils n’étaient ni lourdement accusés ni bizarrement dispersés, mais rapprochés et réunis avec élégance, méthode et simplicité.

Regardons-les dans le Miroir des belles femmes. Sous ce vêtement léger Comme l’onde que voile des baigneuses, chaque mouvement trahit une forme ; un réseau de soie, un tricot léger, souple, adhérent, couleur de chair, caresse, moule et dessine leur corps ; une gaze diaphane l’enveloppe ; le souffle de la volupté semble d’accord avec le plaisir pour l’agiter ; tantôt elle s’entr’ouvre et se referme soudain ; une forme ravissante a brillé comme un éclair, tantôt cette gaze ondoie, se balance avec amour et mollesse sur des contours qu’elle semble baiser ; tout à coup, repoussée par leur fermeté et leur élasticité, elle s’écarte au gré de la coquetterie, voltige, s’arrondit, et laisse apercevoir jusqu’au berceau le plus secret des amours.

On a beau dire : « Les mœurs, non la parure, font l’ornement des femmes », je dis, moi : Les mœurs