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chanter de sa jolie voix fluette un couplet de circon- stance :
- Pour nous garantir de l’orage,
- Allons, Colin, dans le bosquet ;
- J’espère que vous serez sage,
- Vous voyez bien le temps qu’il fait…
- Malgré l’avis que je vous donne,
- Déjà vous me serrez la main :
- Vous conduire ainsi quand il tonne !
- Ah ! fi, monsieur, que c’est vilain !
Les rires éclataient de plus belle. Belcroix, le
jeune premier, regardait en dessous le commerçant
galant qui semblait éclater de plaisir, tandis que
Mondor rengorgé, tapant la table du manche de son
couteau, criait : « Bravo, petite ! allons-y d’un autre !
— et Dorimène de reprendre :
- Encore ! malgré moi l’on ose…
- Colin, Colin, vous avez tort ;
- Finissez, ou vous serez cause
- Qu’il va soudain tonner plus fort.
- Je vous l’avais dit… quel tapage !.
- De grâce ! montrez-vous plus sensé,
- Attendez du moins que l’orage,
- Monsieur, soit tout à fait passé…
Florval était visiblement gêné, il craignait que les choses n’allassent plus loin et redoutait quelque couplet trop leste pour les oreilles de la candide Juliette ; mais Dorimène triomphante salua ses admirateurs, et, rattachant sa serviette sur son canezou