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Page:Uzanne - Son altesse la femme.djvu/26

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Touiours le veoyoit-on levretter la gueuse, courir la pretentaine, grenouiller ez cabarets, se gargariser sans cesse la gargamelle et se butter de nuict aux murailles comme chauves-souriz aux lanternes. Forcluz sa braguerie et son incontinance, pleing de braveté et fin merle, sans hargne ni laidures d’esprit, se sentant idoine de s’entregenter pour ung bon drille et de hustiner ung rabat-ioie à tout proupos, car iamais teigneux n’ayma le peigne et qui dyable achette, dyable vend, dict ung proverbe gallicque.

Au demourant, ce n’estoit pas, on le conçoipt, ung dameret, ung mariolet, ung amoureux nubileux, ung de ces gars qui se gorgiasent sottement et qu’on nomme « mirouërs à gouines » ; c’estoit ung masle rasblé, plein de force et de ioyosité, exempt de mignotise, sçaichant moins iouer du cueur que de la navette, ne se mouchant point sur la manche, et gaignant chasque fois au ioli ieu de dame touchée, dame iouée. Aussy, tousjours chantoyt-il l’anticque chanson des anciens escholiers libertins de parisienne Université :


Je mène bonne vie, Semper quam possum,
Le tavernier m’appelle ; ie dys : Ecce assum.
A desfendre mon bien semper paratus sum.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Femmes, dez et taverne trop libenter colo ;
Iouer après mangier cum dociis volo.
Et bien sai que le dé non sunt sine dolo.