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Page:Uzanne - Son altesse la femme.djvu/294

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rable, sa bonté, son dévouement, son insouciance, son accortise et sa simplicité.

Tu souris de mon lyrisme, mauvais drôle ! reprit familièrement Fontenac, toi qui n’as jamais lâché du pied la terre normande pour aller vagabonder dans des mondes nouveaux ; mais j’affirme qu’il faut avoir voyagé souvent et longuement, et fait, aux dépens de sa peau et de son cœur, de fréquentes études comparées in anima vili, pour apprécier dans toute son exquisité cette Excellence féminine, cette Altesse parisienne, ce joli monstre délicat et courageux, tendre et fort, ingénieux, intelligent, passionné, aussi malicieux que malin, meilleur et pire à la fois, qui ne saurait vivre en dehors de cette ville unique où elle fait chatoyer la grâce de son goût et donne le goût de sa grâce.

J’ai vu les Italiennes indifférentes promener leur morbidesse à Rome, à Venise, à Florence et leur beauté sculpturale m’a plus frappé que ravi ; j’ai vu, au Prado de Madrid, des Castillanes et des Andalouses, montrant leur splendeur ambrée sous la mantille, et ces reines de l’éventail à la démarche voluptueuse, aux hanches ondoyantes et lascives, aux yeux de velours profonds et ardents, aux lèvres de grenat, m’ont prouvé trop de fierté d’amour et pas assez de gentillesse ou de tendresse complaisantes. A Vienne, dont on célèbre les filles et les femmes, je n’ai trouvé que de lourdes Allemandes, aux cares-