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Page:Uzanne - Son altesse la femme.djvu/295

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ses massives, des sirènes échappées de Rubens, équilibrées sur des pieds énormes, étalant une chair blanche et gélatineuse, des déesses de kermesse propres à réjouir les affamés de la carnation épaisse, mais indignes de complaire à des raffinés, dans la tradition de Watteau et de Fragonard.

Je me tairai en faveur de la Hongroise, de la Polonaise et de la Russe, ces demi-Françaises exilées auxquelles il faut rendre les armes ; mais si je plonge en Orient, traversant la Serbie et la Roumanie, la Bulgarie, je constate que la femme a disparu. A de rares exceptions près, on ne voit plus qu’un bétail féminin, dégradé, avili, domestiqué ; de pauvres diablesses, sordides, abêties, fatiguées, qu’on loue comme un cheval de voyage, mais qu’on ne s’avisera jamais de séduire ou de provoquer.

« — Cependant, hasardai-je, interrompant le bavard, il me semble que les Turques méritent une dé- votion à part, — j’entends parler ici des Circassiennes, des Arméniennes, des Géorgiennes, des Anatoliennes et autres riveraines de la mer Noire ; — si j’en crois les poètes orientaux et le lyrisme des prosateurs en promenade sur le Bosphore, rien n’est comparable à ces blanches houris, dont on entrevoit les formes entre les plis du feredgè qui s’entr’ouvre. N’as-tu pas vu quelqu’une de ces sultanes fumant le lataké sur de profonds coussins, avec la coquette calotte de satin à aigrette de diamants, la chemise