de soie de Brousse, la large robe de velours fendue sur le côté à hauteur du genou, et le pantalon de taffetas blanc bouffant, duquel sortent de petites babouches de maroquin jaune, retournées en forme de pagode chinoise ? Ne t’es-tu point introduit dans quelque sérail en dépit des eunuques noirs et des mulâtresses couleur de bronze, enveloppées de l’habbarah blanc ? N’as-tu pas fripé enfin ces gazes de soie qui cachent à peine des gorges mignonnes et agressives, peux-tu dire, en un mot, ce que tu penses de ces filles du Prophète ? »
— Ces femmes turques, Povero mio, dont tu semblés si épris, au travers des brumes de ton imagination romantique, ces femmes que Delacroix, Ziem, Gérôme, Decamps ont idéalisées par la peinture, que les parnassiens de 1830 ont chantées, sur lesquelles tant de romanciers évaporés ont brodé de miroitantes et étranges fictions, ces femmes dont on rêve au collège, qu’on voudrait posséder à l’exemple du bon Nerval, ces esclaves infortunées sont bien indignes, crois-moi, des songes dorés qu’elles ont enfantés dans le cerveau des Occidentaux et deviennent plus désillusionnantes que ces papillons diaprés de mille couleurs veloutées qui, lorsqu’on les saisit, ne laissent plus voir entre les mains qu’une vilaine chenille.
Grâce aux ruffians de Péra, aux entremetteuses de Gala ta, aux sages-femmes de Stamboul, la Turque