Page:Uzanne - Son altesse la femme.djvu/30

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Devant leurs yeulx ryans et vers, Crac! elles tombent à l’envers.

Ou bien, si le bon pèlerin avoyt esté par trop pippé au ieu du Rever&is par ces débonnaires dames, il souspiroyt alors en sourdine ce refrain d’un poëte hesberge de tous vices qui eust nom : Villon.

Vray, ce sont femmes diffamées Si elles n’ayment que pour argent. On ne les ayme que pour l’heure ; Rondement ayment toute gent Et rient, lorsque bourse pleure.

C’est ainsy, en songeant qu’il n’est trésor que de vivre à son ayse, en iocquetant et grabelant avec des raffineurs de sans-soucy, des maistres clercs en gay sçavoir et des grands abatteurs de raison sotte ; c’est enfin en s’emplissant la cornue pancréatique, en se décrottant les mandibules pt margauldant des bour- beteuses, que vivoyt le ieune Manigarole, traistre à Dieu et aux commandements de nostre saincte catholicque Esglise.

Si tel fust ce ioyeux compère en sa prime îeu- nesse amoreuse, combien devoyt-il apertemènt chan- gier après avoir vescu ainsy quinze ou vingt années queussi-queumy avec quelques archis-fous de nature, mieulx munis en espiègleries et bons tours qu’en escus et ducats « Alors qu’il approuchoit du neu- vième lustre de son aige, on veit Iehan soubdain