pendant, ce qu’on ne pouvait logiquement remarquer chez la femme, c’est l’incroyable sentiment d’art dont la Parisienne moderne s’est imbue dans les vastes bazars de nouveautés, qui sont comme des ruches colossales où bourdonne sans cesse sa passion du chiffon, du curieux, de l’original. Ces caravansérails du costume, l’accroissement des théâtres, les expositions de peinture où elles remuent l’argot des ateliers, la folie dominante du japonisme qui est comme une rénovation de l’harmonie des couleurs, comme une conception nouvelle des perspectives, le nivellement social et aussi la facilité des voyages lointains, le goût des excursions, de la campagne, de la mer, ont amené une révolution ou une évolution totale dans le cerveau de la Parisienne du jour. Certes, ce n’est pas là sa principale source de séduction ; mais cela ajoute à ses charmes naturels. Plus chiffonnière qu’autrefois, elle est devenue fureteuse, bibelotière, possédée du goût de la curiosité. De la mansarde au petit hôtel, son nid est tapissé avec recherche, c’est un fouillis adorable d’écrans et de crépons ; dans les boudoirs de luxe, les étoffes orientales, les tapis de Smyrne, d’Ouchac, de Kackmyr ou de Téhéran, les portières du Maroc, de Damas ou de Karamanie, les voiles de Perse, les coussins brodés, les vases en bronze de Kioto, les faïences anciennes, les tissus brodés, les ivoires, les divinités en bois doré, les armures, sont disposés
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