aventureux ; leur esprit cherche avant tout dans l’amant qu’elles se donnent la suprématie du talent, car on a beau dire : « la Parisienne n’aime pas, elle choisit », elle choisit surtout pour aimer plus profondément l’élu de son esprit qui devient le maître de son cœur.
Elles aiment mieux, dis-je, parce que leur âme n’est plus ridiculeusement assoiffée de surhumain, coiffée d’un rêve nuageux, curieuse d’impossible, comme ces amoureuses délirantes qui tettèrent la muse lamartinienne, rêvèrent de passions à l’Antony ou soupirèrent à l’ombre du saule mélancolique de Musset. — La Parisienne moderne est plus pondérée et a su mettre du rose dans le noir qu’elle est susceptible de broyer…. L’égoïsme de l’homme lui crée encore bien des solitudes, le monde lui fait éprouver le vide et l’isolement, les plaisirs sonnent parfois creux à son-oreille, et les amants qu’elle prend ne lui laissent le plus souvent qu’un trou au cœur et un mépris féroce du mâle… qu’elle n’a pas encore trouvé ; mais elle accuse moins le ciel de ses désespoirs, elle n’invoque guère le fatalisme, elle est plus brave contre ses défaillances et le scepticisme du siècle fait entendre à son oreille son petit rire sec et diabolique…. Autant en emporte le vent !
Du jour où cette pauvre rouée, forcée à l’astuce et à la perversité par les embûches dont les hommes l’environnent, heurte la sincérité ; dès l’heure où