Page:Uzanne - Son altesse la femme.djvu/324

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que mordante et irritante dans Jes expériences suprêmes ; étude toute d’analyse sans fin, non moins attachante pour le philosophe rêveur que pour l’amoureux psychologue, toujours fertile en observations troublantes, variables à l’excès, et dont les principaux caractères se démentent ou s’effacent selon les sensations de l’âge ou les degrés de calorique marqués au thermomètre de vie.

L’Homme tient tout de la Femme, sa demeure première ; s’il lui doit l’être, plus encore lui est-il redevable de l’éternel appétit de vivre que l’amour lui distille au cœur : gloire, ambitions, honneurs, acclamations, succès, tous les trophées qu’il rêve de cueillir sur sa route, sont destinés à ce sphinx adorable, et du jour où l’espérance ne dessine plus à l’horizon une silhouette de femme, symbole du foyer et de consolation, terre promise des renouvellements de son soi, dès l’heure fatale où l’œil de l’homme ne reflète plus un sourire d’amour ou un regard de dévouement, — si les grossiers instincts n’emplissent point sa panse et si les jouissances vulgaires ne hantent point sa tête, — rien n’est plus pour lui ; il ne reste à ce déshérité, à ce banni d’amour, dans le morne désert de cette existence à jamais pour lui aride et sombre, qu’à implorer la mort, cette dernière consolatrice, femme, elle aussi, enveloppante et berceuse, ange de l’anéantissement, qui nous refait enfants pour nous transporter dans