Page:Uzanne - Son altesse la femme.djvu/68

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long, qui s’eslève entre les deux espaules arrondies. De ce col délicieux sort une voix exquise et mélo- dieuse. — (Agrippa oublie la nuque, le misérable !… la nuque> cette chose adorable où se nichent les désirs…, la nuque, cette Amorceuse si vantée dans la Bible l…) — Sur la poitrine, large, proesminente ’ et charnue, s’eslèvent deux seins esgaux et fermes. Le ventre est plein et arrondy, les flancs flexibles, les hanches et la tournure (coxas) sont opulentes, le mollet est charnu et les attaches des pieds et des mains sont sculptées d’une courbe élégante et plai- sante au reguard.

« Chascun des membres de la femme est gonflé de sève (Succiplena). Sa desmarche et ses pas sont me- surés, ses mouvements, ses gestes plus voluptueux et plus expressifs. Par la beauté de son corps, elle met ausecundplan toutes créatures humaines ; bref, elle est le spectacle le plus merveilleux et le plus rare de ce monde. Dieu, cela est indesniable, a ras- semblé chez la femme tout ce que l’Univers contient de beauté afin que tout ce qui vit s’extasiast à sa veue et Taccablast de louanges et d’adoration. Aussy a- t-on veu des esprits immatériels, anges ou daemons, se desseicher en l’amour d’elle, bruslés d’un feu ter- rible sans cesse attisé par sa beauté. »

Cornélius Agrippa vient d’encenser fort honnes- tement nostre Altesse féminine, et l’on sent dans sa description combien le type dont il fixe les princi-