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Page:Véga - Les présences invisibles, 1932.djvu/109

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cier[1] qui, dans l’épître aux Corinthiens, avait souligné ces mots et qui les a réalisés, qui, mutilé, couvert de blessures, restait au front malgré toutes les sollicitations de ses supérieurs, toutes les prières de sa famille, pour ne pas abandonner ses hommes, ne pas délaisser ce qu’il appelait comme le vieux chroniqueur Joinville ; « le menu peuple du Seigneur » ; car le mercenaire s’enfuit quand le danger arrive, mais : « le bon Berger donne sa vie pour ses brebis ». Et cette vie de Jésus qui est l’amour, nous avons eu le privilège de la voir resplendir sur le visage mortel de ce fidèle témoin du Christ, sur son visage pâle et meurtri, moins de trois mois avant que, par une singulière et frappante coïncidence, ce disciple du Crucifié achevât son sacrifice en recevant le coup suprême sur un Calvaire, au pied d’une croix.

Il ne fut pas le seul, s’il fut l’un des meilleurs. Combien de ces soldats de la France qui étaient si souvent des soldats du Christ, se sont volontairement et sans cesse livrés à la mort pour sauver les autres, c’est-à-dire suivant l’exemple

  1. Le Capitaine Augustin Cochin.