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Page:Véga - Les présences invisibles, 1932.djvu/115

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v, 1-5.) tout ce qui en nous est imparfait et vil, toutes les faiblesses, les laideurs, les misères dont le poids nous paraît tellement lourd, ce qui nous empêche d’agir, de nous dévouer, d’aimer comme nous le voudrions, ce qui en nous-mêmes nous attriste, nous répugne, et parfois nous fait horreur, nous arrache des plaintes, tout cela disparaîtra comme une goutte d’eau souillée dans une mer incorruptible et purifiante, toutes ces choses morbides seront absorbées, métamorphosées par la puissance irrésistible de la vie ; nous ne voulons pas perdre notre existence, mais en acquérir une autre plus belle, nous transformer et non pas nous anéantir.

« Celui qui nous a formés pour cela, continue saint Paul, c’est Dieu qui nous a donné les arrhes de l’Esprit. »

Les arrhes de l’Esprit, c’est, par la présence de Dieu en nous, comme un avant-goût de la vie éternelle. Ici nous touchons à quelque chose d’inexprimable. Il s’agit de la paix qui surpasse toute intelligence, de l’amour ineffable, d’un mystère devant lequel la raison s’incline ; mais vous qui avez aime, n’y eût-il pas pour vous tels moments où vous vous êtes écrié : « J’ai le ciel