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Page:Véga - Les présences invisibles, 1932.djvu/150

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L’auteur de l’épître aux Hébreux évoque tous les martyrs qui furent dénués de tout, exilés, errants, persécutés, enchaînés, torturés — eux dont le monde n’était pas digne — et voici sa conclusion au début du chapitre suivant : « Nous donc aussi, puisque nous sommes environnés d’une si grande nuée de témoins, rejetons tout fardeau et le péché qui nous enveloppe si facilement et courons avec persévérance dans la carrière qui nous est ouverte, les yeux fixés sur Jésus. » (Héb., xii, 1.)

Comme elle s’est accrue depuis les premiers siècles de l’Église, la grande nuée de témoins qui nous entoure, et quel puissant réconfort de la sentir auprès de nous de toutes parts ! Nous savons ce que c’est qu’être enfermés dans un nuage, un brouillard dont les innombrables gouttelettes ténues, insinuantes, irrésistibles, nous pénètrent, nous forcent à les respirer, à les boire, fondent sur notre visage, glissent dans nos cheveux… Le monde invisible de nos ancêtres, de nos frères, de nos bien-aimés, nous environne de même, comme une brume lumineuse dont chaque atome serait un regard, une