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Page:Véga - Les présences invisibles, 1932.djvu/157

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les immortelles amitiés

Dans l’Apocalypse, la Révélation de saint Jean, livre symbolique et prophétique, les exhortations aux chrétiens persécutes se mêlent aux pressentiments des siècles à venir. Des visions frappantes résument les douleurs, les catastrophes, les combats futurs, nous font apparaître le triomphe final de la justice, le jugement dernier, le bonheur des élus… Mais ce n’est pas dans un avenir plus ou moins éloigné, c’est tout de suite que ceux-ci jouissent de la béatitude éternelle : « Heureux dès à présent les morts qui meurent dans le Seigneur. » (Apoc., xiv, 12.)

Il ne s’agit encore que d’un commencement de joie : « Ils se reposent de leurs travaux et leurs œuvres les suivent. » Les bonnes semences qu’ils ont laissées sur leur passage, qu’ils ont répandues, souvent arrosées de leurs larmes et de leur sang, dans les sillons terrestres, continuent après leur départ à se développer, à fructifier… Les semeurs ont disparu ; peut-être nul ici-bas ne se souvient-il plus d’eux ; cependant au dur et noir hiver succèdent le printemps fleuri d’espérances, puis le magnifique, le lumineux été… voici la moisson toute dorée qui attend la faucille… Les moissonneurs arrivent ;