Page:Véga - Les présences invisibles, 1932.djvu/22

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

L’APPEL



Avec notre bonheur très vite ils sont partis

Malgré nos yeux noyés de larmes, nos mains jointes,
Et le temps vainement efface leurs empreintes :
Lequel de nous a cru qu’ils sont anéantis ?

Chère joie envolée, ô morts grands et petits
Qu’invoquent malgré nous nos regrets et nos plaintes,
Vous que nous bénissons chaque jour, âmes saintes
Qui de l’aile effleurez nos fronts appesantis,

Il m’a fallu sans vous m’attarder sur la terre,
Mais je ne sus rester dans ma nuit solitaire
Lorsque vous franchissiez le seuil mystérieux :

Tremblante j’approchai de cette porte noire,
Une voix m’appela, je vis de loin vos yeux,

Et le Seigneur me dit alors : Si tu peux croire !