Aller au contenu

Page:Véga - Les présences invisibles, 1932.djvu/23

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

I

LA GRANDE QUESTION

Quelque décisifs que soient les arguments de la raison naturelle en faveur de la survivance de l’âme, il est utile pour la plupart des hommes, qu’ils soient éclairés par une autre lumière. On dirait que par eux-mêmes, quelques âmes exceptionnellement lucides ou particulièrement aveuglées mises à part, ils se sentent incapables soit d’affirmer, soit de nier la vie éternelle. Ceux qui, par instinct, ou par tradition, y croient, se conduisent souvent comme si, au delà de la mort, rien ne leur restait à attendre ni à espérer. Ceux qui, le plus impétueusement, le plus opiniâtrement, affirment l’impossibilité d’une autre existence, en gardent la terreur secrète ou la mystérieuse hantise. Ils redoutent, comme Hamlet, les songes qui peut-être troublent le dernier, le profond sommeil. Ils craignent une