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l’invisible ami

un roc solide où il s’est fixé d’une façon inébranlable. Notre âme, vaisseau fragile, frémit et s’agite encore au souffle des ouragans superficiels, ils ne l’emportent plus çà et là sur les écueils où elle se briserait, elle demeure solidement fixée dans les calmes et sûres profondeurs que les orages ne troublent pas.

L’Évangile nous raconte qu’au moment de quitter ses disciples, ou plutôt de devenir invisible à leurs yeux, Jésus leur dit : « Je suis tous les jours avec vous jusqu’à la fin du monde. » (Math., xxviii, 20). Ceux qui depuis vingt siècles ont cru à cette promesse, peuvent certifier qu’elle fut tenue. Leur témoignage et notre misère nous attirent vers l’Ami divin. Il nous appelle, et nul n’eût jamais d’aussi tendres accents : « Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos. (Math.x, 28.)… Je me tiens à la porte et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et m’ouvre, j’entrerai et je souperai avec lui, et lui avec moi. » (Apoc.iii, 20.)

Si notre âme en détresse répond à cet appel par la confiance, elle découvre un céleste asile, un refuge où, enveloppée par l’amour de son