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les présences invisibles

Sauveur, elle ne sera plus seule, mais entourée d’une multitude d’autres âmes ressuscitées comme lui et grâce à lui. En effet, « Dieu, nous déclare-t-Il, n’est pas le Dieu des morts, mais le Dieu des vivants, car en Lui tous vivent, » (Lucxx, 38.) Et de même que le Dieu mystérieux d’Israël se définit ainsi : Je suis Celui qui est (Exodeiii, 14), le Christ dit : Je suis la Vie, (Jeanxii, 6.) À ceux qui viennent à lui, Il accorde, non pas la vague promesse d’une renaissance lointaine, mais la certitude d’une vie qui ne cessera jamais, malgré les apparences.

Lorsque la tendre et inquiète sœur de François Ier, la Marguerite des Marguerites, touchait à la fin d’une existence voluptueuse et tourmentée qu’elle regrettait tout en la maudissant, puisqu’elle s’écriait : « Qui m’aurait proposé une pareille vie, je me serais plutôt noyée », on lui parlait pour la réconforter d’un monde meilleur, mais secouant tristement la tête, elle répliquait : « Nous serons bien longtemps morts sous terre avant d’en arriver là. » Beaucoup de gens, chrétiens peut-être, ont, je le crains, la même désolante conception de l’immortalité que la pauvre reine de Navarre, Qu’ils écoutent, ceux-là, Notre-