Page:Véga - Les présences invisibles, 1932.djvu/69

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vant les trois Évangiles synoptiques, le Christ parle de la vie future au présent, comme d’un état déjà réalisé. C’est en effet le nouvel ordre de choses résultant de sa venue en ce monde. Il ne se borne pas à cette affirmation ; les docteurs, les savants qui discutent avec lui et ne croient pas tous à la survivance de l’âme, se glorifient pourtant d’être disciples de Moïse et descendants des patriarches. Jésus leur cite le témoignage de leur prophète : « Que les morts ressuscitent, c’est ce que Moïse a fait connaître : « Je suis, lui a dit l’Éternel, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob » ; et le Christ ajoute cette parole si simple et si profonde : « Dieu n’est pas le Dieu des morts, mais le Dieu des vivants, car tous sont vivants devant lui. »

En présence de ces incrédules, quelle évocation solennelle de leurs pères croyants ! Et pour nous, quelle magnifique espérance ! Dieu n’est pas le dieu des morts, le dieu injuste et cruel qui ne crée que pour détruire, qui, comme le vieil Ouranos des anciens, dévore ses enfants, ou le dieu impuissant, le dieu indifférent, le dieu inconscient des ruines. Il est le Dieu des vivants, la source éternelle, infinie de vie, d’amour et