famille ; cette luronne est ma cousine ; cette belle
dame est ma femme depuis une heure ; je l’ai
tant épousée qu’elle est veuve ; elle désire convoler ;
je te destine à être mon successeur, bien
entendu que, quand je ne serai plus mort, je
reprendrai du poil de la bête : qu’en dites-vous,
madame ?
— Je réponds que Bellepointe me paraît galant homme.
— Madame, me répondit-il, ma réputation est faite : j’ai servi une vieille comtesse, qui voulait, à soixante-dix ans, que je ne lui en trouvasse que vingt, qui appartenaient à sa femme de chambre, il fallait monter madame, pour descendre à la fillette.
— Allons, allons, interrompit Bertrand, est-ce ton histoire qu’on te demande ? Quand je dis histoire, non, et oui ; vas, vas, nous raisonnerons après.
Je fis sentir à Bellepointe qu’il pouvait la pousser : même vigueur que son camarade, même ardeur chez moi.
Pendant que cet acteur s’épuise, Tranche-Montagne, bien abreuvé par la cousine, avait repris des forces, et dit :
— À moi, camarade, madame n’a pas peur des revenants ; voyons si elle m’en veut.
Et il me le met encore ; bref, la nuit se passe ; le jour paraissait, mes fouteurs allaient battre la