Page:Vénus en rut, 1880.djvu/170

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
161
VÉNUS EN RUT


cinq fois, pour expédier autant de pratiques, qui s’appellent encore, comme sous le dernier règne, des Michés. Sous ces galeries, décorées de ce que peut enfanter l’imagination la plus fertile, on entend les noms les plus agréables ; ces jolies mendiantes, ainsi que les baptisait Jean-Jacques, s’appellent Aspasie, Flore, Fatime, Aglaé, Simpronie, Zéphirine, Agathe ; il y a même des Rosines ; quelle hardiesse ! toutes respirent la volupté, ou ce qui lui ressemble : leur luxure animait la mienne ; je brûlais de réaliser ce que peignaient leurs propos licencieux, et j’allais chez moi, où tout ce qui me tombait sous la main était mis en œuvre.

J’avais une réserve assez bien fournie ; huit ou dix bons ouvriers, que le hasard m’avait donnés, ou qui s’étaient recommandés l’un l’autre, étaient souvent au frais chez moi, selon mon ancien usage, et attendaient que madame changeât de relais. Les jours heureux, je les coulais tous à fond ; d’autres, faute de temps, ou d’être venus à temps, quelques-uns s’en retournaient, sans avoir étrenné. Fanchette me les logeait chez elle, ou dans une garde-robe ; cave, grenier, office, tout était employé. Le diable paria, sans doute, avec ses camarades, de me jouer un tour, et ce fut moi qui me moquai de lui. Pour entendre la pièce, il faut avoir les noms des acteurs. Paillard, l’Agneau, Flam-

  
11