Page:Vénus en rut, 1880.djvu/198

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
189
VÉNUS EN RUT


caresses ; et qu’on ne pouvait regretter dans mes bras que l’impossibilité d’y rester sans cesse.

Le vicomte avait des ménagements à garder chez son oncle, le bailli d’Orval ; il me quitta au jour et me promit d’être à moi aussi longtemps que je le permettrais et plus encore.

Mon nouvel amant parti, je me livrai au dieu du sommeil qui m’envoya des songes couleur de rose : je ne m’éveillai qu’au bruit que faisait le chevalier et sa petite femme ; ils oubliaient les lois de l’hospitalité, et, sans penser qu’ils étaient sur ma tête, ils dansaient comme des fous ; je sonnai, je me levai, et le pas de deux en devint un de trois ; les jeunes gens étaient encore dans l’ivresse du plaisir, lorsque je fis paraître un déjeuner que nous avions tous gagné à bon titre.

Le chevalier voulut que sa maîtresse parût avec élégance, qu’il ne manquât rien à sa toilette ; je me chargeai de tout. Je commençai par la conduire dans ma salle de bains ; elle n’en avait point encore vu ; elle fut étonnée du jour agréable et doux que procuraient les glaces dépolies des fenêtres et de la répétition des autres, dont les murs étaient couverts. Quand elle fut prête à entrer dans l’eau, et conséquemment en état de pure nature, elle ne put résister au plaisir de voir son joli corps répété à l’infini.

J’avais fait tresser ses cheveux, ils étaient