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CHAPITRE II

LA CURIEUSE


Je continuai mes visites au boudoir de Valrose pendant huit jours ; quoique nous fussions unis comme le lierre à l’ormeau, il fallut se séparer. Si j’étais restée à A***, je l’aurais quitté plus tard, ou je l’aurais gardé en troisième, comme je l’avais en second, car je sentais qu’il me convenait de faire de nouvelles découvertes ; je n’étais point embarrassée de conduire une autre intrigue ; le jour m’offrait place pour deux encore : il avait le soir ; on sait à qui mes nuits appartenaient ; j’étais donc veuve le matin, et même presque tout l’après-midi ; tu gémiras certainement pour moi de cette privation forcée.

Mon père retourna dans ses pénates ; je le suivis, bien résolue de lever le camp à la première occasion ; elle parut ; il faut la saisir aux crins, comme les femmes.

Je trouvai un entreteneur, plus âgé que moi, chose que je ne pardonnai jamais ; il m’aima sincèrement, je devais le lui pardonner ; je crois qu’il fut le seul de tous les hommes qui