Page:Véron - Mémoires d’un bourgeois de Paris, tome 1.djvu/219

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

1821, les théâtres de Paris donnèrent des pièces de circonstance ; Théaulon apporta à l’Opéra-Comique un à-propos intitulé : le Baptême de Henri IV. Membre du comité de lecture, madame Belmont, qui se croyait obligée d’être libérale, par suite de sa liaison avec Dupaty, motiva son avis dans le bulletin suivant :

« Je refuse la pièce, attendu que Henri IV, étant né protestant, n’a jamais été baptisé. » Non-seulement on baptise les protestants, mais madame Belmont oubliait que Henri IV a été deux fois catholique.

Ce bulletin devint l’objet de la risée du théâtre.

Pendant l’année 1804, le Vaudeville joua deux fois gratis, comme les autres théâtres : le 25 messidor an xii (14 juillet), en l’honneur de la prise de la Bastille en 1789, et le 10 frimaire an xiii (1er décembre), en l’honneur du couronnement, fixé au lendemain.

En 1805, le Vaudeville fut mandé par Napoléon au camp de Boulogne.

Le 5 frimaire (26 novembre), spectacle gratis en l’honneur de l’entrée des Français à Vienne.

Le 30 frimaire (21 décembre), spectacle gratis pour célébrer la victoire d’Austerlitz ; on y chanta plusieurs couplets de Barré, Radet et Desfontaines. Voici un de ces couplets :


Nos guerriers couverts de gloire
En tous lieux sont triomphants :
En marchant à la victoire
Ils vont à pas de géants ;
Les Autrichiens sont vaincus,
Et les Russes sont battus.
Mes amis, des Français
Chantons les brillants succès ;
Bientôt nous chanterons la paix.