donne de grandes espérances, c’est qu’ils ont voulu, quoique fort applaudis, garder l’anonyme. Cette prudence est la marque d’un bon esprit ; c’est aussi ce qui me fait espérer que, pour être applaudis, ils n’auront pas toujours besoin de la charité des fidèles (allusion au couplet d’annonce qui priait le public d’applaudir par charité). »
Nous étudierons plus loin dans ces Mémoires M. Scribe et son œuvre, qui fit rire la restauration, la monarchie de Juillet, la république de 1848, et qui nous fera rire encore longtemps.
Un des théâtres le plus en vogue, sous l’empire, ce fut le théâtre Montansier, qui devint, en 1807, le théâtre des Variétés. L’empereur protégeait la Comédie-Française ; Cambacérès protégeait le théâtre des Variétés.
Cambacérès y prit une loge d’avant-scène à l’année. Il honorait d’une publique protection les acteurs et même une actrice de ce théâtre, mademoiselle Cuizot.
Dorvigny, Aude, Francis, Moreau, Désaugiers, Dumersan, Brazier, Georges Duval, Rougemont, et surtout Merle, défrayaient alors le répertoire du théâtre des Variétés ; la haute société y venait rire des mœurs populaires prises sur le fait. Ce fut à ce théâtre que s’élevèrent et s’éteignirent les dynasties des Jocrisse et des Cadet Roussel. On se rappelle encore les Chevilles de maître Adam, par Francis et Moreau, pièce jouée à la Montansier le 28 décembre 1805 ; M. Vautour, par Désaugiers, Tournay et Georges Duval (13 juin 1806) ; les Trois Étages, par Désaugiers (4 août 1808) ; M. Dumolet dans sa famille, par Désaugiers (14 mai 1810) ; la Petite Cendrillon (12 octobre 1810). C’était Brunet qui jouait