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le rôle de Cendrillon. En partant dans son carrosse pour le bal du prince Mirliflor, Cendrillon disait à sa marraine : « Ma marraine, s’il vous prenait envie de devenir chatte, n’oubliez pas que votre pâtée est sous la fontaine. » Quinze ans d’absence, par Merle et Brazier (13 avril 1811) ; les Habitants des Landes, par Sewrin (21 octobre 1811) ; Tout pour l’enseigne, par Lafortelle, Merle et Brazier (26 août 1813) ; le Diner de Madelon, par Désaugiers (6 septembre 1813).

Nous finirons cette nomenclature en rappelant la pièce du Ci-devant Jeune homme, de Merle et Brazier, représentée le 28 mai 1812. Cette comédie peignait un ridicule de tous les temps ; on y sentait l’esprit pénétrant et comique de mon vieil ami Merle ; ce fut surtout lui qui trouva cette veine heureuse de petits tableaux vrais, neufs et qui vous faisaient crever de rire.

Merle était fort distingué de sa personne, d’une figure numismatique ; il se plaça à la tête de la critique littéraire par ses feuilletons dans la Quotidienne, après ses nombreux succès de théâtre.

Je le rencontrais souvent dans l’intimité de M. Michaud, de l’Académie française ; du plus loin que j’apercevais mon ami Merle, j’en éprouvais une douce gaieté et comme du bien-être ; il vous rendait, en mots charmants, en observations fines, en malices bienveillantes, en honnête camaraderie, tous les sentiments affectueux qu’on éprouvait le besoin de lui témoigner.

C’était le plus savant gourmet et le plus spirituel paresseux ; il avait des manies chères, des manies de grand