les amis de l’ordre, le 22 mars, près de la place Vendôme, contre les gardes nationaux partisans du Comité Central, témoignait aussi de la façon la plus éclatante de l’esprit de modération et d’humanité qui animait ce dernier.
Les élus de la garde nationale disposaient certes, depuis le 18 mars, de forces assez considérables pour réduire très-facilement au silence l’opposition de leurs adversaires.
Ils avaient avec eux 215 bataillons sur 265 dont se composait toute la garde nationale, et encore sur les 50 bataillons qui n’avaient pas participé à l’élection du Comité Central, beaucoup étaient neutres ou indifférents ; il n’y avait guère que cinq ou six bataillons ouvertement hostiles, et même ces derniers comptaient dans leur sein un élément républicain. Malgré tous les efforts, toutes les manœuvres, tous les moyens d’action et d’influence dont pouvaient disposer les amis de l’ordre, jamais ils ne purent mettre à la disposition de l’Amiral Saisset plus de deux mille gardes nationaux. L’amiral a déclaré lui-même à l’Assemblée qu’il n’en avait eu que trois cents, mais son chiffre est au dessous de la vérité.
Dans tous les cas il y a une chose certaine, c’est que si le Comité Central de la garde nationale avait voulu en finir avec les meneurs réactionnaires et leurs seïdes, la chose ne lui eut pas été difficile. S’il ne l’a pas fait, c’est par une seule raison ; c’est