Page:Vésinier - Histoire de la Commune de Paris.djvu/392

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

barricades armées de pièces de 24 coupaient le chemin des remparts aux angles de la rue Saint-Fargeau, devant les portes de Ménilmontant, de Bagnolet, de Montreuil et de Vincennes, de manière à empêcher l’ennemi de tourner les anciens faubourgs et de les prendre par derrière. Ces défenses assuraient les combattants de la Villette, Belleville, de Ménilmontant, des Buttes Chaumont et du Père Lachaise de toutes surprises ; elles garantissaient leurs derrières et pouvaient les sauver d’un massacre général.

Maintenant que nous avons donné une idée des moyens de défense organisés en vue d’une attaque des hauteurs de Belleville et de ses environs, suivons rapidement la marche sanglante de l’armée envahissante.

L’École militaire est occupée sans coup férir par la division Susbielle. Un parc de 200 pièces de canons, d’énormes dépôts de poudre et des magasins considérables d’effets, de vivres et de munitions tombent en son pouvoir. C’était le lieutenant-colonel Razoua qui était chargé de défendre cette importante position. Voici comment ce monsieur raconte lui-même, dans une lettre publiée à Genève, de quelle manière héroïque il a rempli la mission qui lui avait été confiée : “ Nommé, par le délégué à la guerre Cluseret, commandant de la place de l’École militaire, avec le grade de lieutenant-colonel, je suis resté à mon poste jusqu’au lundi 22, jour de